"

Notes

1. Source de l’image: Centre International de Documentation et d’Information Haitienne, Caribéenne et Afro-canadienne (CIDIHCA), « Portraits de notables haïtiens 1790-1915 », https://www.cidihcafrance.com/portraits-de-notables-haitiens-1790-1915/. L’image correspond à celle qui se trouve dans Jean Price-Mars, Jean-Pierre Boyer Bazelais et le drame de Miragoâne (Imprimerie de l’État, 1948), 25, qui est datée de 1879.

2. L’historien Louis E. Elie, qui n’était pas favorable à Paul, le décrit comme « assurément le plus grand sculpteur de lois de l’époque libérale ». Louis E. Elie, « Auguste Magloire: ses idées et ses opinions », Le Temps, 6 décembre 1939, 2-5.

3. Selon l’historien David Placide, les pairs de Paul au Parlement le respectaient parce qu’il était honnête et se concentrait sur des arguments objectifs. David Placide, « Edmond Paul (1837-1893) », Le Temps, 19 Juin 1935, 1-2. Voir aussi, par exemple, le juriste haïtien Emmanuel Edouard, qui décrit Edmond Paul comme « un de nos rares hommes politiques militants qui sachent de quoi ils parlent, un de ceux qui disposent de la tranquillité intérieure, doivent être retenues et méditées ». Emmanuel Édouard, Éssai sur la politique intérieure d’Haïti (Augustin Challamel, 1890), 81.

4. L’admiration profonde de Firmin pour Paul est largement rapportée ; voir, par exemple, Yves Dorestal, Anténor Firmin (C3 Éditions, 2023), 69 et Seymour Pradel, « Anténor Firmin (Souvenirs) », dans Anténor Firmin. Vu par Démétrius André, Seymour Pradel, Pauléus Sannon, Georges Benjamin (C3 Éditions, 2020), 111. Charlier ajoute que Firmin adhérait pleinement aux idées économiques de Paul. Etienne D. Charlier, « Haití », dans El pensamiento económico latinoamericano, ed. I.F. Normano (Fondo de Cultura Económica, 1945), 235.

5. Marcelin décrit Paul comme une « oasis » dans un désert politique, qui faisait passer le pays avant lui-même. Frédéric Marcelin, Choses Haïtiennes (Kugelmann, 1896), 9-16.

6. Voir le compte rendu positif de Paul Boiteau dans la Revue des économistes, publiée à Paris. Paul Boiteau, « L’éducation professionelle du peuple ou La protection du aux industries naissantes, (Lettre à Montfleury), par M. Edmond Paul, In-8, 1862, Paris », Revue des économistes 37, no. 35 (1863) : 359.

7. “Death of a Haitian Statesman”, The New York Times, 28 June 1893. En plus, au moment de sa mort, l’un de ses livres, Les causes de nos malheurs, était exposé à l’exposition universelle de Chicago et faisait partie de la bibliothèque de la délégation haïtienne. Voir Robert Gentil et Henri Chauvet, Haïti à l’exposition Colombienne de Chicago (Imprimerie Vve J. Chenet, 1893), 112.

8. Voir, par exemple, Justin Chrysostome Dorsainvil, Manuel d’histoire d’Haïti (Procure des Frères de l’Instruction Chrétienne, 1934), 301; Placide,  « Edmond Paul (1837-1893) »; David Placide, « Edmond Paul », Cahiers d’Haïti 2, n. 8 (mars 1945): 32-33; Dantès Bellegarde, La nation haïtienne (J. de Gigord, 1938); Charlier, « Haití »; Hénock Trouillot, « La pensée d’Edmond Paul », Le Nouvelliste, 8 mars 1967: 1-3, 9 mars 1967: 1-3, 10 mars 1967: 1-2; David Nicholls, From Dessalines to Duvalier, 3e édition (Rutgers UP, 1996 [1979]); Matthew J. Smith, « Exile in 19th-Century Haiti », dans Oxford Research Encyclopedia of Latin American History (Oxford University Press, 2016); et Anne Eller, “‘A Fossilized Utopia’? Debates over Foreign Landownership and Development in Haiti, 1830s–1870s”, Journal of Haitian Studies 28, n. 1 (2022): 4-38.

9. Voir, par exemple, les économistes Joachim, Caprio, Pierre-Charles, Cadet, et Chéry, les sociologues Dupuy et Dorvilier, l’agronome Burns, et le poète Depestre. Benoît Joachim, Les racines du sous-développement en Haïti (H. Deschamps, 1982 [1979]); Giovanni Caprio « Introduction à l’histoire économique d’Haïti », dans Haïti et l’après- Duvalier: continuités et ruptures, tome 1, ed. Cary Hector et Hérard Jadotte (CIDIHCA, 1991); Gérard Pierre-Charles, L’économie haïtienne et sa voie de développement (H. Deschamps, 1993); Charles L. Cadet, « La pensée du développement en Haïti au XIXème siècle », Rencontre n. 31 (2014): 63-66; Frédéric G. Chéry, « Introduction à l’impôt sur les cafés », dans De l’impôt sur les cafés et des lois du commerce intérieur par Edmond Paul (C3 Éditions, 2023); Alex Dupuy « Class formation and underdevelopment in nineteenth-century Haiti », Race & Class 24, n. 1 (1982): 17–31; Fritz Dorvilier, La crise haïtienne du développement (Éditions de l’Universite d’Etat d’Haïti, 2012); Vinton Burns « La faillite de la SHADA », Optique n. 7 (1954): 28-33; René Depestre, « Buenos días y adiós a la negritud », en Antología del pensamiento crítico haitiano contemporáneo, coord. Camila Valdés León y Frantz Voltaire (CLACSO, 2018 [1985]).

10. Edmond Paul, « Notre problème. Pages retrouvées », Le Temps, 2 décembre 1932 ; Edmond Paul, « Discours du 14 aout 1876 », Le Temps, 19 juin 1935 ; Placide, « Edmond Paul (1837-1893) » ; H. Trouillot, « La pensée d’Edmond Paul »; Rency Inson Michel, « Éléments descriptifs d’un aperçu d’un Plan de gouvernement : Rencontre avec Edmond Paul », Le National, 17 mars 2022. Voir aussi l’anecdote dans « Quelques propos très simples », Le Matin, 8 août 1923, 1.

11. “Edmond Paul”, Le Temps, 1936; “Le centenaire d’Edmond Paul”, Psyche, 15 octobre 1937, p. 4; « Ephémérides Haïtiennes », Le Nouvelliste, 10 octobre 1970, p. 1.

12. Administration Locale de Port-au-Prince, « Arrêté », Le Moniteur, 6 octobre 1947, p 4 [786]. La rue qui porte le nom d’Edmond Paul dans le quartier du Bas Peu de Chose était apparemment déjà connue sous ce nom depuis de nombreuses années avant la désignation officielle (voir P. Delille, « Mémoire », Le Moniteur, 9 novembre 1933, p 5 [723]). A titre d’hypothèse pour de futures recherches, cela pourrait indiquer une tradition locale l’associant à ce lieu.

13. Éditions Fardin a publié une nouvelle édition de Œuvres posthumes en 2014 et de Les causes de nos malheures en 2015. C3 Éditions a publié une nouvelle édition de De l’Impôt sur les Cafés et des Lois du Commerce Intérieur en 2023.

14. Par exemple, en 2019, Rency Inson Michel a mis Les causes de nos malheurs à disposition sur le site de l’Université du Québec à Montréal, Les classiques des sciences sociales, et en 2020 il a publié une vidéo d’introduction à la pensée d’Edmond Paul (« Introduction à la pensée d’Edmond Paul (1837-1893). Etudes haïtiennes #4 », YouTube, 29 octobre 2020, https://youtu.be/4z1jHCwRsio?feature=shared). L’année suivante, Behique Dunama a analysé et développé la vidéo de Michel sur le blog Dream Variants (“An introduction to the thought of Edmond Paul”, Dream Variants, 21 March 2021, https://thedreamvariation.blogspot.com/2021/03/an-introduction-to-thought-of-edmond.html).

15. Image courteoisie de la Bibliothèque Haïtienne des Frères de l’Instruction Chrétienne.

16. Charlier (« Haití », 228) explique qu’il n’a pas eu accès à De l’industrie dans les villes (1862), tout en affirmant l’importance de ce texte de Paul. Pierre-Charles (L’économie haïtienne, 17) dit que dans les années 1960, les écrits de Paul étaient « introuvables » en Haïti.

17. Charlier, « Haití », 233.

18. Chéry (« Introduction », 22-25).

19. Pour les mises à jour les plus récentes, voir Emilio Travieso, « Edmond Paul », Yon lòt ekonomi pou yon lòt Ayiti: https://yonlotekonomi.wordpress.com/2020/12/14/edmond-paul/

20. Voir Chéry (« Introduction », 23-26). En ce qui concerne la pertinence durable de la tradition de pensée plus large qu’il représentait, voir également Erik Reinert, How Rich Countries Got Rich and Why Poor Countries Stay Poor (Constable, 2007) et Erik Reinert, The Other Canon: Essays in the Theory and History of Uneven Economic Development (Anthem, 2024).

21. Voir “Extrait des registres du Greffe du Tribunal civil de l’Anse-à-Veau”, Le Moniteur, 4 janvier 1879, p. 4 ; Le Moniteur, 12 juillet 1893, p. 2.

22. Rulx Léon, Propos d’histoire d’Haïti, tome II (Imp. La Phalange, 1974), 11.

23. Voir la biographie de Jean Paul par Léon pour plus de détails sur sa carrière (Léon, Propos).

24. Voir Léon, Propos, 225-236.

25. Léon, Propos, 19, 237.

26. Il ne connaissait que son frère aîné, Joseph François Paul, et sa sœur cadette, Herminie Paul, car sa sœur aînée était morte à la naissance (Léon, Propos, 30).

27. Léon, Propos, 30.

28. Source de l’image: CIDIHCA, « Portraits de notables haïtiens 1790-1915 ».

29. The New York Times (“Death”) indique que sa taille était de 6 pieds et 9 pouces (soit environ 206 cm). Voir aussi Marcelin (Choses, 12).

30. H. Trouillot (« La pensée », 8 mars 1967, 1) le déduit très raisonnablement sur la base des antécédents familiaux de Paul. En outre, Paul déclare explicitement, lors d’une session parlementaire, qu’il n’avait pas besoin d’un salaire en tant que législateur, mais qu’il l’a accepté parce qu’il savait que ses pairs pourraient avoir besoin du leur (au moment où j’écris ces lignes, j’ai perdu la référence de cette citation).

31. Placide, « Edmond Paul (1837-1893) », 1.

32. Placide, « Edmond Paul (1837-1893) », 1.

33. Placide, « Edmond Paul (1837-1893) », 1. Si les études de Paul étaient certainement interdisciplinaires, H. Trouillot (« La pensée », 8 mars 1967, 1) semble se tromper en disant qu’Edmond Paul a étudié le droit, puisque Paul lui-même a déclaré : « Dans les questions de droit, il me serait difficile de lutter contre le collègue Nau qui est avocat » (“Séance publique du 14 Juin 1871”, Le Moniteur, 19 aout 1871, p. 4).

34. Placide, « Edmond Paul (1837-1893) », 1. Selon Daniel Supplice (Dictionnaire bibliographique des personnalités politiques de la République d’Haïti, 1804–2014, C3 Éditions, 2014, 570), Paul a commencé sa carrière en tant qu’employé de troisième classe de l’État dans l’administration des finances, vraisemblablement à cette époque.

35. Il affirme par la suite que la version parue dans Le Moniteur était abrégée. Edmond Paul, De l’Industrie dans les villes. Lettre à M. Monfleury (Imprimerie Nationale, 1862), 1.

36. Etienne Charlier (« Haití », 226) ajoute que nous n’avons connaissance des précurseurs que parce que Paul lui-même les cite dans son texte.

37. Comme l’a déjà noté Nicholls (Dessalines to Duvalier, 102).

38. Supplice (Dictionnaire, 570); Jean-Jacques Cadet, « L’aventure de la pensée socialiste en haiti. Une analyse des oeuvres d’Antenor Firmin, Démesvar Delorme et Louis-Joseph Janvier », Le Grand Soir, 8 août 2016, https://www.legrandsoir.info/l-aventure-de-la-pensee-socialiste-en-haiti-une-analyse-des-oeuvres-d-antenor-firmin-demesvar-delorme-et-louis-joseph-janvier.html. Pour en savoir plus sur l’importance de la production de savon en Haïti à l’époque, voir Eller (« Utopia », 29 n 80).

39. J.C. Dorsainvil (Manuel, 301-302) rend compte de ce processus. Placide (« Edmond Paul (1837-1893) », « Edmond Paul »), repris par Bellegarde (Histoire du peuple haïtien (1492-1952), 2e ed., Fardin, 2004 [1953], 230), indique que le taux de change était de 3 000 HTG pour 1 USD à l’époque de l’entrée en fonction d’Edmond Paul. Victor Bulmer-Thomas (The Economic History of the Caribbean Since the Napoleonic Wars, Cambridge UP, 2012, 180) indique qu’il s’agissait de 4 000 HTG pour 1 USD. Edmond Paul indique qu’il se situait entre 4 000 et 5 000 HTG pour 1 USD. (Edmond Paul, « Étude politique. Haïti et l’intérêt français. Réponse à M. de Molinari », dans Œuvres posthumes, Vve. Ch. Dunod et P. Vicq, 1896, 145-146). En tout cas, il était clair que la gourde avait perdu sa valeur initiale, qui était théoriquement égale à celle du dollar américain et d’autres monnaies étrangères, qui étaient à l’époque des pièces de monnaie en métaux précieux (bien qu’avec des degrés de pureté variables, dans la pratique). Ces autres monnaies circulaient déjà à l’époque (voir Bulmer-Thomas, Economic History, 179), et remplacèrent largement la gourde papier lorsqu’elle fut éliminée (aux côtés des pièces de cuivre haïtiennes, voir J.C. Dorsainvil, Manuel, 302), jusqu’à l’introduction de la nouvelle gourde en 1880 (voir Bulmer-Thomas, Economic History, 180).

40. Pour un échantillon de leur zèle, voir les différentes demandes et propositions discutées dans le numéro du 30 juin 1870 du Civilisateur.

41. Placide, « Edmond Paul (1837-1893) »,  1.

42. Jean Paul a été le Grand Maître en Haïti pendant de nombreuses années (voir Léon, Propos, 245).

43. Pendant la période 1872-1873 (au moins), Edmond Paul était membre de la loge L’Étoile d’Haïti # 5. Lewis Ampidu Clorméus, « Quelques aspects des rapports entre la franc-maçonnerie et la sphère politique en Haïti au XIXe siècle », Outre-Mers 102, no. 386-387 (2015), 193n37.

44. “Sapeurs-pompiers”, Le Civilisateur, 9 february 1871, p. 3.

45. Il était souvent décrit comme un « publiciste » dans ce sens. Pour plus de détails sur le journal, voir Ulrick Duvivier, Bibliographie Générale et Méthodique d’Haïti, tome II (Imprimerie de l’État, 1941), 333.

46. Duvivier, Bibliographie, 403.

47. Pour un commentaire pertinent sur le contexte, voir H. Trouillot, « La pensée », 9 mars 1967, 1.

48. Pour en savoir plus sur Thoby, voir Dantès Bellegarde, Écrivains haïtiens (H. Deschamps, 1950), 112-120; le même livre présente plusieurs des auteurs mentionnés ici.

49. Le débat semble avoir commencé avec un article de Paul dans Le Civilisateur, no. 14 (voir Edmond Paul, « Agiotage. Lettre à Thoby III », Le Civilisateur no. 29, 22 septembre 1870, p. 2). Il n’est pas disponible dans les archives consultées (le premier numéro disponible sur dLOC semble être le n° 15). Le débat s’est poursuivi dans les publications suivantes (au moins) : Armand Thoby, “A son très estimable ami, Edmond Paul”, Le Civilisateur, no. 16, 23 juin 1870, p. 1-2; Edmond Paul, “Agiotage – Mr. E. Paul à son ami A. Thoby. Une définition”, Le Civilisateur, no. 18,  7 juillet 1870, p.2; Edmond Paul, “Agiotage. Lettre à Thoby II”, Le Civilisateur, no. 23, 11 août 1870, p. 1; Armand Thoby, « Lettre à E. Paul sur l’agiotage » Le Civilisateur, no. 28, 15 septembre 1870, p. 2-3; Edmond Paul, « Agiotage. Lettre à Thoby III ».

50. Placide, « Edmond Paul (1837-1893) », 2.

51. « Décret », Le Moniteur, 8 mai 1875, p.1.

52. Antoine Michel, Salomon Jeune et l’affaire Louis Tanis (Imprimerie Saint-Jacques, 1913), 2; Placide, « Edmond Paul (1837-1893) », 2.

53. Placide, « Edmond Paul (1837-1893) », 2. Pour en savoir plus sur la politique intérieure du parti libéral, voir Edmond Paul, Les causes de nos malheurs : appel au peuple (Geo. Henderson & Co., 1882) et A. Michel, Salomon.

54. Jean Archin, “Le résultat des élections”, Le Moniteur, 27 May 1876, p. 3 ; “Liste des Représentants élus, d’après les procès-verbaux reçus a la Secrétairerie d’État de l’lntérieur,” Le Moniteur, 3 juin 1876, p. 1.

55. Voir Le Moniteur, 22 juillet 1876, p. 3 ; voir aussi A. Michel, Salomon.

56. Voir Enquête parlementaire sur les emprunts du gouvernement Domingue à l’étranger. Quatrième division, annexe des Procès-verbaux (Sears et Cole, 1877). Voir aussi, par exemple, « Assamblée Nationale. Séance du vendredi 22 juin 1877 », Le Moniteur, 14 juillet 1877, p. 1.

57. Placide, « Edmond Paul (1837-1893) », 2.

58. Voir « Chambre des Représentants. Séance publique du 23 mai 1877 », Le Moniteur, 14 juin 1877, p. 3-4.

59. Elle a été présentée en même temps que le rapport d’une commission bicamérale dont Paul était le rapporteur, en réponse à un groupe de commerçants de Port-au-Prince qui avaient demandé à être protégés de la concurrence étrangère ; tant le rapport que le projet de loi faisaient écho aux écrits antérieurs de Paul. Voir « Rapport et différentes pièces sur la pétition des ouvriers de la Capitale »,  Le Moniteur, 30 août 1877, p. 3-4 (le rapport et le projet de loi sont republiés dans Œuvres posthumes, 293-319).

60. La proposition a été débattue à la Chambre le 27 août ; après que Paul a clarifié certains points, elle a été approuvée avec des modifications mineures et publiée le 30 août (« Projet de loi prescrivant des mesures pour la création de diverses industries », Le Moniteur, 30 août 1877, p. 4); le débat complet a été publié quelques mois plus tard (« Chambre des Représentants. Séance publique du 27 août 1877 », Le Moniteur, 27 december, p. 1).

61. En août 1877, il est présenté au Sénat, où le sénateur Denis, qui avait fait partie de la commission bicamérale ayant rédigé le rapport avec Paul, le défend, mais la commission chargée de l’étudier demande plus de temps (« Sénat. Séance du 27 août 1877 (Soir) », Le Moniteur, 22 novembre 1877, p. 1-3). Le 30 juillet 1878, la commission – dont le rapporteur est Thoby – produit un rapport défavorable, que Thoby présente au Sénat deux jours plus tard (« Sénat. Séance du 1er août 1878 ». Le Moniteur, 28 septembre 1878, p. 1-4). Alors que la session législative s’achevait en août, le Sénat a décidé de reporter le vote sur le projet de loi, explicitement (selon les propos de Thoby) comme une manière de le rejeter (« Sénat. Séance du 20 Août 1878 » Le Moniteur, 17 octobre 1878, p 1-3). Certains opposants au projet de loi, comme Thoby et Hyppolite, ont exposé publiquement leurs arguments ; d’autres ont invoqué des prétextes de procédure, et deux d’entre eux ne se sont pas présentés lorsqu’ils ont su que la question serait débattue, apparemment pour éviter d’avoir à discuter de leur position (Ibid.).

62. « Premiers status des patrons-fondateurs d’un lycée modèle », Le Moniteur, 5 avril 1877, p. 3.

63. La compatibilité juridique de ses différentes fonctions a fait l’objet d’une certaine controverse, mais en fin de compte, il n’a été exclu d’aucune d’entre elles. Voir « Sénat »,  Le Moniteur, 11 juillet 1878, p. 1; « Chambre des Représentants. Séance publique du 5 Juillet 1878 », Le Moniteur, 27 juillet 1878, p. 2-4 ; « Chambre des Représentants. Séance publique du 5 juillet 1878 (Suite) », Le Moniteur, 1 août 1878, p. 2-4. La notice nécrologique de Paul, publiée dans le New York Times, indique qu’il a été maire de Port-au-Prince à deux reprises, mais je n’ai pas pu corroborer cette information. Supplice (Dictionnaire, 570, repris par C3 Editions dans les premières pages de leur édition de 2023 de l’ouvrage de Paul, De l’impôt sur les cafés) affirme qu’Edmond Paul a été nommé maire de Port-au-Prince en juin 1873, mais je n’ai pas été en mesure de le confirmer. Il est à noter qu’en septembre et décembre 1873, au moins, le maire (magistrat communal) de Port-au-Prince était L. Chevalier (voir « Avis No. 14 », Le Moniteur, 13 septembre 1873, p. 3; « Arrêté No. 16 », Le Moniteur, 13 décembre 1873, p. 1), et que Supplice ne mentionne pas l’élection de Paul comme magistrat en juin 1878.

64. Voir John Mercer Langston, “No. 252. Mr. Langston to Mr. Evarts,” Papers Relating to the Foreign Relations of the United States, Transmitted to Congress, With the Annual Message of the President, December 1, 1879, U.S. State Department, Office of the Historian, https://history.state.gov/historicaldocuments/frus1879/d276; J.C. Dorsainvil, Manuel, 310.

65. Voir Langston, “No. 252”.

66. Langston, “No. 252”; Smith, “Exile”; Jean Price-Mars, Boyer Bazelais. La chronologie et les itinéraires exacts de cet exil ne sont pas tout à fait clairs dans les sources consultées, mais Elie (« Magloire », 5) et Roche-Grellier (Haïti : son passé, son avenir, Arthur Rousseau, 1891, 94-95) mentionnent quelques détails supplémentaires.

67. Roche-Grellier (Haïti, 94).

68. Ambassade d’Haïti en France, « Chefs d’Etat haïtiens : Théomas Boisrond-Canal (1876-1879) », 12 juin 2021, https://ambassadehaiti-france.org/wp-content/uploads/2021/06/12.-The%CC%81omas-Boisrond-Canal-1876-1879.pdf

69. J.C. Dorsainvil, Manuel, 315-316.

70. Voir H. Trouillot, « La pensée », 9 mars 1967, 3.

71. Voir Bellegarde, La nation, 159 [le numéro de page correspond à la version pdf éditée par Rency Inson Michel].

72. Il est élu sénateur de Jacmel en mai 1890 et prête serment le 24 juin de la même année (voir « Chambre des Députés. Séance de 5 mai 1890 », Le Moniteur, 14 juin 1890, p 1-3 ; « Sénat. Séance du mercredi 24 juin 1890 », Le Moniteur, 5 juillet 1890, p 1). Selon Supplice (Dictionnaire, 570, repris par C3 Editions dans les premières pages de leur édition de 2023 de Paul, De l’impôt sur les cafés), il est ensuite élu pour Port-au-Prince le 18 mai 1892, au cours de la même 19e législature que celle pour laquelle il avait été élu en 1890. Il avait également été candidat à Léogâne en 1890 (voir « Suite de la liste des candidats au Sénat », Le Moniteur, 8 mars 1890, p. 1 ; « Liste des Candidats au Sénat élus par les Collèges Electoraux dans les Arrondissements ci-après », Le Moniteur, 23 avril 1890, p 1).

73. Voir « Sénat », Le Moniteur, 30 juillet 1890, p. 1; « Sénat », Le Moniteur, 15 octobre 1892, p. 2.

74. Voir Marcelin, Choses, 15.

75. Smith (“Exile”, 5) qualifie cette troisième période en Jamaïque d’« exil », sans autre explication. Cette interprétation mérite peut-être d’être revue, étant donné que Paul a eu droit à des funérailles nationales et que les représentants du gouvernement et le journal officiel, ainsi que le New York Times, ont fait l’éloge de lui en tant que sénateur en exercice au moment de sa mort (voir « Nécrologie », Le Moniteur, 1 juillet 1893, p. 4 ; « Discours prononcé sur la tombe du sénateur Edmond Paul par le Président du comité permanent du Sénat », Le Moniteur, 15 juillet 1893, p. 4 ; The New York Times, “Death”). En effet, au moment de sa mort, son mandat était en cours de renouvellement (voir « Chambre des Représentants. Séance du mercredi 2 août 1893 », Le Moniteur, 19 août 1893, p. 2). Quelle que soit la raison pour laquelle il a choisi Kingston, où il avait vécu pendant plus de dix ans, Paul aurait su qu’il allait mourir et aurait fait ses adieux à ses amis avant de partir (voir Marcelin, Choses, 15).

76. New York Times, “Death”.

77. Deux sources contemporaines, Le Moniteur (12 juillet 1893 : 2) et le New York Times (« Death »), indiquent cette date de décès. Apparemment, Nicholls (Dessalines to Duvalier, 102) se trompe lorsqu’il écrit que Paul est mort le 17 juin.

78. New York Times (“Death”). Selon Supplice (Dictionnaire, 570), sa dépouille est arrivée en Haïti le 9 juillet, la veille des funérailles.

79. Le Moniteur, 12 July 1893, p. 2. Plusieurs discours ont été prononcés lors des funérailles (Ibid.), dont deux ont été publiés dans l’édition suivante du Moniteur (“Discours prononcé sur la tombe” ; “Discours prononcé par le Sénateur Cadestin Bobert”, Le Moniteur, 15 juillet 1893, p. 4).

80. Il existe au moins deux publications posthumes : Edmond Paul, Étude politique : Haïti et l’intérêt français (Réponse à Monsieur de Molinari) Aperçu d’un plan de gouvernement, révision du code rural, projets de lois diverses. (E. Bernard & cie., 1895), et Edmond Paul, Œuvres posthumes, en 1896. Je n’ai pas encore eu accès à la publication de 1895, mais à en juger par son titre (qui est en chevauchement avec le contenu des Œuvres posthumes), il pourrait s’agir d’une édition différente du même livre que les Œuvres posthumes. Il convient toutefois de noter que la version de 1895 est légèrement plus longue (390 pages), d’après son inscription à la Bibliothèque haïtienne des Frères de l’Instruction Chrétienne ; il est disponible sur microfilm à la Bibliothèque Marriott de l’Université de Utah. Les chercheurs intéressés noteront également qu’en 1894, le gouvernement haïtien a approuvé un budget pour la publication des œuvres posthumes de Paul (voir « Chambre des Représentants. Séance du 30 août 1894 », Le Moniteur, 13 janvier 1897: 6 [30] ; « Chambre des Représentants. Séance du lundi 13 août 1894 », Le Moniteur, 16 mars 1895: 3). Par ailleurs, il est dit (dans une référence que j’ai perdue) que les descendants de Paul ont fait de même, ce qui pourrait expliquer les éditions séparées. Notons également que les Œuvres posthumes sont nommées « tome 1 », mais que je n’ai pas trouvé de références à d’autres tomes. Quant à la bibliothèque personnelle de Paul, elle aurait été héritée par son grand ami Camille Bruno. Voir Hannibal Price, Cours de droit administratif (Imprimerie Amblard, 1906), v ; Alcibiade Pommayrac, « À Edmond Paul. Hommage de la ville de Jacmel », dans Œuvres posthumes de Edmond Paul, tome 1 (Vve. Ch. Dunod et P. Vicq, 1896), 8.

81. Voir Bissainthe, Dictionnaire, 44n506. Le coût de la sculpture en bronze a été couvert par des contributions provenant de tout le pays. Voir « Chambre des Représentants, Séance du 4 juin 1897 », Le Moniteur, 7 août 1897: 6 [492].

82. Image courteoisie de la Bibliothèque Haïtienne des Frères de l’Instruction Chrétienne.

83. Voir, par exemple, Edmond Paul, L’éducation industrielle du peuple, ou la protection due aux industries naissantes. Deuxième lettre à M. Monfleury (P.-A. Bourdier, 1862), 155-157.

84. L’ « autre canon » fait référence à une tradition de pensée économique qui précède de plusieurs siècles Adam Smith et les physiocrates, et qui a constamment généré de la richesse à travers le monde en se concentrant sur les différences qualitatives dans les activités productives, qui sont étudiées dans leur contexte historique. Voir Reinert (Rich Countries ; Other Canon).

85. Voir Edmond Paul, « Formation de la richesse nationale », Le Moniteur, 12 octobre 1861, p. 2-4 ; Edmond Paul, Questions politico-économiques II (P.-A. Bourdier, 1863); Paul, De l’Industrie, 8-10, 20-21, 23, Paul, L’éducation industrielle, 7, 11, 16-17, 27-30, 48, 51-56, 80, 82-83, 193-196.

86. Paul, « Formation de la richesse » (également en Paul, Questions politico-économiques II). Voir aussi Reinert, Rich Countries.

87. Paul, L’éducation industrielle, 64-65.

88. Paul, « Rapport sur la pétition des ouvriers de la capitale », dans Œuvres posthumes, 306.

89. Paul, L’éducation industrielle, 44-45.

90. Edmond Paul, De l’impôt sur les cafés et des lois du commerce intérieur (M. DeCordova & co., 1876).

91. Paul, De l’Industrie, 20-21. Voir aussi Joachim, Les racines, 169.

92. Voir Edmond Paul, « Aperçu d’un plan de gouvernement », dans Œuvres posthumes, 15-38 ; Edmond Paul, « Administration rurale », dans Œuvres posthumes, 215-282. Voir aussi Paul, « Rapport sur la pétition », 299-300.

93. Bellegarde, Histoire, 292.

94. Voir Paul, De l’Industrie, 3; Paul, L’éducation industrielle, 21-22, 57, 67-68, 71, 85, 88, 214.

95. Voir Chéry, « Introduction »; le dernier chapitre de Paul, De l’impôt sur les cafés; Edmond Paul, « Projet de loi qui supprime les entraves jusqu’ici apportées dans le commerce intérieur », dans Œuvres posthumes, 239-240; et « Chambre des Représentants. Séance publique du 23 mai 1877 », Le Moniteur, 14 juin 1877: 3.

96. Paul, L’éducation industrielle, 33-34.

97. Paul, L’éducation industrielle, 34-35.

98. Paul indique clairement que les protections doivent avoir une date d’expiration ainsi que des conditionnalités pour garantir la concurrence, la protection des consommateurs, l’efficacité et les recettes fiscales, et que la concurrence nationale doit être autorisée comme garantie contre les inconvénients des monopoles. Voir Paul, « Formation de la richesse » ; Paul, De l’Industrie, 12 ; Paul, L’éducation industrielle, 184.

99. Voir, par exemple, Paul, L’éducation industrielle, 200-201. Il est quelque peu ambivalent en ce qui concerne les subventions directes, mais en fin de compte, son principe est que les moyens peuvent varier, tant qu’ils permettent d’atteindre l’objectif de l’industrialisation (Paul, Questions politico-économiques II, 56).

100. Voir Edmond Paul, Questions politico-économiques I (C. Meyruis, 1861) ; Edmond Paul, « Projet de loi portant crédit au département de l’Instruction publique pour l’envoi à l’Etranger de jeunes gens dont les études doivent être dirigées vers les sciences qui ont une application immédiatement pratique et utile », dans Œuvres posthumes, 287-290 ; « Chambre des Représentants. Séance publique du 23 mai 1877 », Le Moniteur, 14 juin 1877: 3.

101. Voir Paul, L’éducation industrielle, 198-200.

102. Voir, par exemple, Edmond Paul, « Notes pour une loi sur les écoles rurales », dans Œuvres posthumes, 267-269 ; Edmond Paul, « Projet de loi pour le recrutement du personnel de l’administration et des écoles a la campagne », dans Œuvres posthumes, 270-275; et Edmond Paul, « Loi (Projet) », dans Œuvres posthumes, 276-281.

103. Paul, Questions politico-économiques I, 30-31 ; Edmond Paul, “À Monsieur Montfleury [sic]”, dans Œuvres posthumes, 323-340. Sa critique du curriculum importé de France n’impliquait nullement une préférence pour la culture anglo-saxonne, comme le prétend à tort Louis Auguste Joint (Système éducatif et inégalités sociales en Haïti, L’Harmattan, 2006, 79) ; au contraire, elle était explicitement fondée sur une préférence pour aborder les besoins particuliers du contexte haïtien de l’époque, en s’appuyant en partie sur l’expertise française.

104. Paul, « Aperçu », 28-29 ; Paul, L’éducation industrielle, 65, 70-71 ; Paul, « Rapport sur la pétition », 303-304.

105. Paul, De l’impôt sur les cafés ; Paul, « Étude politique », 146 ; voir aussi Chéry (« Introduction »). C. Cadet (« La pensée », 65) prétend que Paul était naïf quant aux intérêts particuliers des acteurs étatiques, mais je considère que les arguments de Paul montrent qu’il ne l’était pas ; au contraire, il a simplement échoué dans ses tentatives de les convaincre et de faire pression sur eux pour qu’ils agissent dans l’intérêt du bien commun à long terme.

106. Voir Nicholls (Dessalines to Duvalier, 105-107). Il convient toutefois de noter que l’affirmation de Nicholls selon laquelle « Paul défendait un système de despotisme éclairé » peut être contrecarrée par de nombreuses preuves montrant que Paul défendait l’État de droit. Paul plaide explicitement contre toute forme de despotisme et en faveur de l’État de droit dans « Le despotisme éclairé  », Le Civilisateur, 19 octobre 1871, p. 1-3. (Nicholls cite cet article dans un paragraphe précédent, mais semble en avoir mal compris le sens.) Voir aussi, par exemple, l’intervention de Paul à l’Assemblée nationale le 17 juillet 1876, où il dit, “Nous ne voulons plus d’un Chef qui nous commande, nous demandons le règne de la loi.” (“Assamblée nationale”, Le Moniteur, 22 juillet 1876: 2).

107. Étant donné que Paul insiste sur le principe que le commerce est effectivement souhaitable et qu’il est ouvert aux investissements étrangers et à l’immigration, la caractérisation par Nicholls (Dessalines to Duvalier, 103-108) de la position de Paul en termes d’« autarcie », à laquelle font écho Malcolm Cross (Urbanization and Urban Growth in the Caribbean, Cambridge UP, 1979, 24) et Jared Holley (“Racial Equality and Anticolonial Solidarity”, American Political Science Review 118, no. 1, 2024: 310), n’est pas justifiée. Caprio (« Introduction », 156) a déjà soulevé ce point.

108. Selon ses propres termes, “Je suis protectioniste pour aller à la liberté ou libre-échangiste en passant par la protection.” Paul, De l’Industrie, 3, italique dans l’original.

109. Les idées de Paul étaient considérées comme du bon sens par de nombreux économistes de l’époque (comme il le montre lui-même à l’aide d’un grand nombre de citations qui complètent ses arguments). Voir aussi Charlier (« Haití », 231); Reinert (Rich Countries ; Other Canon).

110. Voir, par exemple, l’évocation par Michel-Rolph Trouillot, lors d’une conférence en 1990, du « libéralisme économique » d’Edmond Paul (M.R. Trouillot, “The Odd and the Ordinary”, Vibrant 17, 2020 [1990]); bien qu’il n’y cite aucune référence, dans une autre publication datant de la même année que la conférence (M.R. Trouillot, State Against Nation, Monthly Review Press, 1990), le seul ouvrage de Paul qu’il cite est De l’impôt sur les cafés. Voir aussi, par exemple, John Connor (“Children of Guinea”, The Anarchist Library, 2003), qui parle de « l’engagement de Paul en faveur de la libéralisation du commerce extérieur ».

111. Pour en savoir plus sur le parti libéral dans son contexte historique, voir Chelsea Stieber, Haiti’s Paper War (New York UP, 2020), 201-226.

112. Paul, L’éducation industrielle, 12-15. Voir aussi Ibid.: 106-111, 117-118, 138, 159-161.

113. Paul, Questions politico-économiques II, 48-56, 118; Paul, « Rapport sur la pétition », 305.

114. Questions politico-économiques II, 118-119.

115. Edmond Paul, « Projet de loi qui abolit le principe de l’impôt sur les denrées exportées et affecte durant quatre ans une portion du produit de cet impôt à la formation du capital d’une banque d’escompte », dans Œuvres Posthumes, 290-292.

116. Paul, « Aperçu », 25-26. C. Cadet (« La pensée »,  65) semble ne pas avoir pris en compte les points expliqués ici lorsqu’il affirme que Paul n’a pas cité les sources de capitaux pour ses plans d’industrialisation, et que ceux-ci excluraient principalement les étrangers.

117. Paul, Questions politico-économiques II, 58-97. Paul affirme que les étrangers racistes ne voudraient pas payer des impôts pour soutenir l’éducation des Haïtiens, ce qui permettrait aux Noirs d’atteindre le même niveau culturel et économique qu’eux ; au lieu de cela, ils utiliseraient leur pouvoir pour limiter les Haïtiens à la production de produits de base. Cela pourrait produire de la richesse, mais les étrangers l’extrairaient sous forme de rentes, et les Haïtiens n’en profiteraient pas.

118. Dans Edmond Paul, Questions politico-économiques III (P.-A. Bourdier, 1863), 123.

119. Paul, Haïti au soleil de 1880, 1880.

120. Voir Joachim (Les racines, 183); Pierre-Charles (L’économie, 82).

121. Nicholls (Dessalines to Duvalier, 102-104). Voir aussi Laurent Dubois, Haiti: The Aftershocks of History (Metropolitan Books, 2012).

122. Voir Bulmer-Thomas, Economic History, 179.

123. Voir Paul, « Étude politique », 147-148. (Il convient toutefois de noter que les arguments spécifiques de Paul dans ce cas datent d’après 1883, lorsque Salomon a réintroduit le papier-monnaie. Pour une lecture nuancée de la position de Paul sur la politique monétaire, voir H. Trouillot, « La pensée », 9 mars 1967, p. 1.)

124. Voir Edmond Paul, Rapport au corps législatif sur les opérations du retrait du papier-monnaie par la Commission exécutive instituée par la loi du 24 aôut 1872 (s.n., 1891 [1874]).

125. Voir Paul, Questions politico-économiques III. Notons que les États-Unis n’ont abandonné le principe du métal précieux comme garantie de leur monnaie qu’en 1971. Entre-temps, pendant l’occupation américaine d’Haïti, en 1919, la gourde haïtienne était arrimée au dollar américain à un taux fixe (Guy Pierre, « La Politica Monetaria en Haití de 1919/22 a 1955/56 », Asociación Argentina de Historia Económica, 2008: 3). Ce système a duré jusqu’en 1990, date à laquelle le système actuel de taux de change flottant a été adopté (Kathleen Dorsainvil, “Collapsing Exchange Rate Regimes in the Presence of a Parallel Market,” Applied Economics 32, n. 6, 2000: 672).

126. Voir, par exemple, son intervention dans « Sénat. Séance du samedi 31 novembre 1891 », dans Sénat. Rapport de sa commission sur la question monetaire (Imprimerie nationale, 1892), 10-17.

127. Pierre-Charles (L’économie, 339) a également souligné ce point.

128. Chéry, « Introduction ».

129. Paul, « Patriotisme et conscience », s.n., 1877: 14. Ipse signifie « lui-même » en latin. Notez que la référence à lui-même en tant que « révolutionnaire du 7 mars » dans ce document, qui a probablement été publié en 1877, peut être liée à la question soulevée par Price-Mars (Boyer Bazelais, 37n1) concernant le choix beaucoup plus tardif de Paul et d’autres d’utiliser cette date, et non le 27 mars (qui était la date réelle de l’invasion de Miragoane), dans leur document révolutionnaire de 1883.

130. Paul, « Étude politique ». Notez que Paul cite Molinari dès 1862, dans l’épigraphe d’ouverture de Paul, De l’Industrie.

131. Certes, Paul fait parfois des remarques qui suggèrent un eurocentrisme culturel, par exemple lorsqu’il décrit le progrès en termes de violons remplaçant les tambours (Paul, Questions politico-économiques II, 14), mais tout au long de son œuvre, il tient à distinguer ce genre d’opinion du racisme biologique et à montrer que la « race africaine » est capable du même niveau de « civilisation » que les Européens, même lorsque la civilisation est entendue en termes européens.

132. Voir, par exemple, Marlene Daut, Tropics of Haiti (Liverpool UP, 2015); Marlene Daut, Baron de Vastey and the Origins of Black Atlantic Humanism (Palgrave Macmillan, 2017); Marlene Daut, Awakening the Ashes (U. of North Carolina P., 2023); Chelsea Stieber, “Beyond Mentions,” Early American Literature 53, n. 3 (2018): 961–975; Stieber, Haiti’s Paper War; Holley, “Racial Equality”.

133. New York Times, “Death”.

134. Pierre-Charles (L’économie, 17).

135. Caprio (« Introduction », 156) a noté que l’œuvre d’Edmond Paul préfigure les idées économiques qui sont devenues populaires un siècle plus tard dans le Tiers Monde. À ma connaissance, il reste à vérifier si et dans quelle mesure il existe des liens avec Paul (au-delà de leur héritage commun de l’Autre Canon) dans les généalogies respectives de ces théories – telles que le structuralisme latino-américain et la théorie de la dépendance, et la théorie de l’économie de plantation caribéenne –, et des politiques connexes.

136. Le journal de Paul, Le Civilisateur, serait une ressource pertinente pour cette recherche, puisqu’on y publiait des nouvelles internationales.

137. Voir Price-Mars (Boyer Bazelais, 124-129); Smith (“Exile”).

138. Merci à Dexnell Peters de me l’avoir signalé. En ce qui concerne l’adhésion de Firmin aux idées de Paul, voir Charlier, « Haití », 235.

139. Voir Matthew J. Smith, Liberty, Fraternity, Exile: Haiti and Jamaica After Emancipation (U. of North Carolina P., 2014).

140. Jean Casimir, La cultura oprimida (Nueva Imagen: 1981); Jean Casimir, The Haitians, trad. Laurent Dubois (U. of North Carolina P., 2020); Laurent Dubois, “Thinking Haiti’s Nineteenth Century.” Small Axe no. 44 (2014): 72; Johnhenry Gonzalez, Maroon Nation (Yale UP, 2019).

141. Voir L. Dubois, “Thinking”, 72-73 ; Paul, « Administration rurale ». On pourrait peut-être interpréter la critique de Louis Joseph Janvier à l’égard des libéraux dans cette optique (voir Stieber, Haiti’s Paper War, 215-216).

142. Notamment en Paul, De l’impôt sur les cafés.

143. Voir Chéry, « Introduction », 23.

144. Voir L. Dubois, Aftershocks.

145. Chéry, « Introduction », 23.

146. Quasiment tous les pays qui ont atteint une richesse économique durable depuis la renaissance européenne l’ont fait grâce à un ensemble de politiques similaires. Voir Reinert, Rich Countries.

147. Au cours du processus, de nombreuses allusions ont été faites aux « doctrines économiques » concurrentes du protectionnisme et du libre-échange (voir en particulier « Sénat. Séance du 1er août 1878 ». Le Moniteur, 28 septembre 1878, p. 1-4), mais il est clair que d’autres questions sont également en jeu. Par exemple, Paul a noté que l’un de ses collègues députés qui a remis en question l’idée de fabriquer des chemises en Haïti avait une entreprise où il vendait des chemises importées (« Chambre des Représentants. Séance publique du 27 Août 1877 », Le Moniteur, 27 décembre 1877, p. 1). Pour une recherche plus approfondie sur ce sujet, des références importantes pour retracer le processus législatif incluent : « Chambre des Représentants. Séance publique du 23 mai 1877 », Le Moniteur, 14 juin 1877, p. 3-4 ; « Chambre des Représentants. Séance publique du 27 août 1877 », Le Moniteur, 27 december, p. 1 ; « Chambre des Représentants. Séance publique du 27 août 1877 »,; « Sénat. Séance du 27 août 1877 (Soir) », Le Moniteur, 22 novembre 1877, p. 1-3 ; « Sénat. Séance du 24 mai 1878 », Le Moniteur, 6 juin 1878, p. 1 ; « Sénat. Séance du 1er août 1878 » ; and « Sénat. Séance du 20 Août 1878 » Le Moniteur, 17 octobre 1878, p 1-3.

148. Voir, par exemple, l’argument de Paul selon lequel la prospérité provient de salaires réels plus élevés pour les travailleurs, plutôt que de prix plus bas pour les mêmes personnes en tant que consommateurs (Paul, « Rapport sur la pétition »,  306-308 ). Cela résonne fortement à la lumière des années 1980 et 1990, lorsque la baisse (temporaire) des prix alimentaires a été utilisée pour justifier des politiques néolibérales qui ont finalement détruit la productivité et les emplois en Haïti. Voir, par exemple, Michael Hooper, Duvalierism Since Duvalier (National Coalition for Haitian Refugees, 1986), 12; Jean-Germain Gros, “Indigestible Recipe: Rice, Chicken Wings, and International Financial Institutions”, Journal of Black Studies 40, n. 5 (2010): 982-983; Claire McGuigan, “Agricultural liberalisation in Haiti” (Christian Aid, 2006), 22-24; Council on Hemispheric Affairs, “Bill Clinton’s Heavy Hand on Haiti’s Vulnerable Agricultural Economy,” 13 April 2010, https://coha.org/haiti-research-fileneoliberalism%E2%80%99s-heavy-hand-on-haiti%E2%80%99s-vulnerable-agriculturaleconomy-the-american-rice-scandal/.

149. Si Paul a explicitement défendu la nécessité d’adapter les modèles économiques européens au contexte haïtien (voir, par exemple, Paul, L’éducation industrielle, 155-157), il n’a pas nécessairement appliqué la même logique aux institutions gouvernementales (voir Price-Mars 1949: 19-20; voir aussi Casimir 2020). Aujourd’hui, le fondamentalisme institutionnel fait partie des « fausses pistes » qui empêchent la transformation structurelle des secteurs productifs de nombreux pays (Reinert, Rich Countries, chapter 6 ; voir aussi Reinert, Other Canon, 547-566 [dont Erik Reinert, “Institutionalism Ancient, Old and New”, UNU World Institute for Development Economics Research, 2006, est une version antérieure disponible gratuitement en ligne]).

150. Le Moniteur et Le Civilisateur sont des sources d’information importantes sur les relations personnelles d’Edmond Paul. Voir, par exemple, F.E. Dubois, “Vente d’immeuble par autorité de justice”, Le Moniteur, 3 mai 1873, p. 4, où l’on apprend que les biens de son père sont vendus aux enchères et que son frère est décédé, ainsi que les noms de son avocat, des enfants de son frère, de leurs tuteurs et de son beau-frère. En revanche, les sources consultées ne disent pas grand-chose sur les relations matrimoniales et l’éventuelle descendance d’Edmond Paul. Chéry (« Introduction », 13) indique qu’il a été marié une fois, tandis que Supplice (Dictionnaire, 570) cite deux épouses, Euphrasie Lara et Roselyne Cardozzo ; aucun des deux auteurs ne donne d’autres détails. En 1908, dans Le Nouvelliste (« Funérailles », 29 décembre 1908, p. 3), un adulte nommé Edmond Paul annonce les funérailles à Port-au-Prince d’un enfant nommé Jacques Edmond Paul ; peut-être que cette annonce, qui pourrait concerner deux générations de descendants d’Edmond Paul et qui comporte d’autres noms et une adresse, pourra servir d’indice aux chercheurs intéressés. De même, en 1930, un Aug. Edmond Paul fait partie de l’administration municipale de Port-au-Prince (voir « Arreté. La Commission communale », Le Moniteur, 8 septembre 1930, p. 2 [p. 306]) ; lui ou quelqu’un du même nom, décédé en 1977, avait aussi un frère nommé Jean Edmond Paul (voir « Décès de M. Auguste Edmond Paul », Le Nouvelliste, 13 décembre 1977, p 8).

151. Voir le livre de Rulx Léon sur Jean Paul, qui reproduit sa correspondance épistolaire avec d’autres élites tout au long de sa carrière d’homme d’État, et décrit également les liens locaux et la carrière du grand-père paternel d’Edmond Paul, Paul François, qui devint juge de paix à Léogâne (Léon, Propos, 20).

152. Voir Vertus Saint-Louis, « Relations internationales et classe politique en Haïti (1784-1814) », Outre-mers 90, no. 340-341 (2003): 155-175 ; Alex Dupuy, “Class formation and underdevelopment in nineteenth-century Haiti”, Race & Class 24, n. 1 (1982): 17–31 ; Michel Soukar Radiographie de la « bourgeoisie haïtienne » (C3 Éditions, 2014) ; Brenda Gayle Plummer, “The Metropolitan Connection: Foreign and Semi-Foreign Elites in Haiti, 1900-1915,” Latin American Research Review 19 (1984): 119-142 ; Omar Ribeiro Thomaz, “Haitian elites and their perceptions of poverty and of Inequality,” in Elite perceptions of poverty and inequality, ed. Elisa Reis and Mick Moore, pp. 127-155 (Zed, 2005).